Entre deux sorties de ski de fond, nous avons visité la fromagerie de Chaux-Neuve. L’occasion pour nous de découvrir les secrets de fabrication du Comté.

Très tôt le matin, le lait est acheminé à la fromagerie. De la coulée à la maturation, le fromager, chaque matin, renouvelle les mêmes gestes pour fabriquer 6 meules de Comté de 40 kg.

Nous avons rédigé en classe quelques définitions. Nous vous proposons de compléter le mot croisé suivant.

Le dossier d’informations ci-dessous peut vous aider. C’est à vous de jouer !

Le mots croisés est : ici

La fabrication du Comté

La Montbéliarde, reine du Comté

Elle a le regard doux, dans sa robe tachetée de marron clair, ne recouvrant ni ses membres ni sa tête qui restent uniformément blancs. Elle est grande et robuste cependant, et porte bien haut ses cornes. Excellente laitière avec plus de 5800 kg de lait par an, elle est exclusivement nourrie de l’herbe et du foin du massif jurassien. Troisième vache laitière française, la Montbéliarde est la seule à pouvoir donner son lait pour la fabrication du Comté.

Autrefois et jusqu’en 1950, les vaches produisaient 1 litre de lait par jour. Aujourd’hui, elles produisent 23 litres de lait par jour pendant une vingtaine d’années.
La vache était autrefois utilisée pour travailler dans les champs (labour, tractation de charrue). Aujourd’hui, elles se consacrent à la production du lait… et passent ses journées dans les champs.

La provenance du lait

Le lait transformé en comté à la coopérative est produit par neuf exploitations. Leur production atteint 2.6 millions de litres de lait par an et est issue exclusivement de vaches de race montbéliarde, nourries de façon traditionnelle (pâturages en été et foin en hiver, l’ensilage étant interdit). Ce lait est majoritairement transformé en Comté, mais aussi en Morbier et en Mont d’Or.

La coulée

Matin et soir, les producteurs apportent à la fromagerie le fruit de la traite ou fruitière. Il est pesé puis pompé à l’état cru dans les chaudières (cuves en cuivre).

Le soir, le lait est partiellement écrémé puis refroidi à 10° pour passer la nuit en attendant celui du matin, auquel il est mélangé pour être transformé en Comté.

La maturation et la coagulation

Dans chaque chaudière, six meules de Comté peuvent être fabriquées  avec 2 500 litres de lait (10 litres de lait environ pour faire un kilo de fromage).

La cuve est en cuivre, métal conducteur de chaleur. Ceci permet de chauffer à la même température le lait qui est au fond ou en surface.

Le lait est tout d’abord chauffé à 32°C et ensemencé avec des ferments lactiques cultivés pendant la nuit sur du petit lait de la fabrication de la veille.

Cette opération dure une heure environ et s’appelle la maturation du lait.

Ensuite intervient l’emprésurage, qui est l’addition au lait de présure et d’un macérat de caillette dans du petit lait (cette caillette provient d’un estomac de veau nourri au lait). La présure par ses substances coagulantes fait cailler le lait en 30 minutes, celui-ci prend alors l’aspect du gel, un peu comme un yaourt.

Le décaillage

À plusieurs reprises, le fromager utilise un appareil mécanique ou manuel appelé tranche caillé afin de découper la masse caillée en grains, pour faire évacuer le sérum. Le fromage est ensuite chauffé à 55°C puis brassé. Aucun colorant n'est utilisé.

Le soutirage

Lorsque « la main » du fromager juge les grains de caillé suffisamment consistants mais pas trop pour encore se souder entre eux, le fromage est   « fait ». Plus de deux heures après l’emprésurage, le fromager décide de soutirer. Il plonge alors la canne de soutirage qui aspire en cinq minutes, grâce à la dépression qui règne dans les six cloches, le mélange caillé petit lait et le répartit au sommet de ces dernières.

La mise en moule – Le pressage

Les grains de fromage se déposent lentement dans la partie basse de la cloche où ils se rassemblent dans  le moule. Après quelques minutes de décantation, le petit lait qui reste dans la partie supérieure est évacué sur le côté. Il sera envoyé en camion citerne à la porcherie après un passage à l’écrémeuse car il contient encore 5 grammes de matière grasse par litre.

La crème sera utilisée pour fabriquer du beurre.

Les six futurs fromages descendent alors lentement dans leur moule. Ensuite, on place au dessus des moules des plaques circulaires pour faciliter le pressage. Le fromage commence à prendre forme...  Le pressage s'effectue durant 7 heures.

Le démoulage

Les fromages sont descendus à la cave, démoulés, salés au sel fin et frottés (la morge) un par un. Le soir, ils sont mis en rayons puis salés au gros sel. Chaque meule pèse 40 kg.
Tous les 2 jours, les meules sont retournées, salées, frottées dans une cave à hygrométrie constante ( plus de 90 % ) et à température de 12°C. Durant ce début d' affinage d'un mois dans les caves de la fruitière, chaque fromage perd environ 3 % de son poids initial.


L’affinage

Ensuite, les meules séjourneront 3 mois dans les caves d'un affineur et seront régulièrement essuyées sur chaque face par un robot.
Les meilleurs fromages peuvent avoir 18 à 20 mois de maturation.